« […] il est donc vrai que toutes nos actions laissent leurs traces, les unes sombres, les autres lumineuses, dans notre passé ! il est donc vrai que tous nos pas dans cette vie ressemblent à la marche du reptile sur le sable et font un sillon ! Hélas ! pour beaucoup, ce sillon est celui de leurs larmes ! »
La main invisible du marché de dupes
A présent que Monte Cristo connait parfaitement les mécanismes de préservation du pouvoir et des richesses de ses ennemis ainsi que les liens qui unissent leurs familles, il est temps pour lui de passer à l’attaque.
Il commence par orchestrer la ruine de Danglars en diffusant par le télégraphe une fausse nouvelle que le baron banquier intercepte en premier grâce à son réseau et qui l’incite à vendre précipitamment une grande partie de ses actions quitte à le faire à perte. Lorsque tous ses bons sont vendus, il apprend que l’information est fausse, le cours de l’action remonte, l’illustre financier a ainsi perdu beaucoup d’argent et la face.
Puis, un large débiteur italien qui avait toujours honoré ses dettes lui fait soudainement défaut en disparaissant mystérieusement ; la main invisible de Monte Cristo tient les cordons de la bourse de Danglars qui se vide inexorablement.
Au bord de la faillite, le baron boursicoteur se laisse berner par le comte qui lui promet des gains pharamineux en investissant sur de potentielles mines d’or au Mexique ou des réserves de poissons rares en Russie qui s’avèreront plus tard des gouffres financiers.
La maison hantée
Monte Cristo organise ensuite un dîner dans une maison à la campagne qu’il a achetée en sachant que c’est dans cette demeure que Villefort commit l’adultère avec Mme Danglars et enterra en cachette leur fils illégitime qu’il pensait mort à la naissance. Le comte invite à ce dîner les époux Villefort et Danglars afin de déstabiliser les amants fautifs.
Comme à son habitude, Monte Cristo éblouit ses convives avec une profusion de mets rares et exquis dont certains ont été acheminés par des moyens extraordinaires tels des poissons frais péchés en Italie et en Russie qui ont été transportés vivants dans des tonneaux en guise d’aquariums !
Puis, la tension s’installe lorsque des convives évoquent des rumeurs de crimes commis dans cette maison qui sont aussitôt renchéries par Monte Cristo qui constate avec un malin plaisir dissimulé la gêne de Villefort. Le comte fait ainsi durer le suspense, dévoilant une à une les pièces à conviction qui confortent le soupçon qu’un bébé a été accouché dans cette maison puis a été enterré dans le jardin.
Villefort et Mme Danglars sont au supplice et ont du mal à contenir leurs émotions tandis que les autres convives sont captivés par cette histoire sordide. Finalement, Monte Cristo déterre un coffret devant ses invités ébahis mais celui-ci est vide, le mystère reste donc entier.
Pour sa part, Villefort sait que l’enfant est vivant car il avait été grièvement blessé par un bandit lorsqu’il enterrait le coffre dans le jardin et, lorsqu’il était retourné sur les lieux de son agression après être rétabli, il avait découvert le coffre vide puis des preuves que l’enfant avait été recueilli vivant par des inconnus mais sans parvenir à retrouver sa trace. Il s’agit du jeune faux prince Cavalcanti.
Le procureur se doute que Monte Cristo est au courant de cette histoire donc cela signifie qu’il cherche à lui nuire et il va ainsi mener secrètement une enquête sur le comte avec les moyens de la justice mais il se fera facilement berner par les travestissements de Monte Cristo en l’abbé Busoni et Lord Wildmore qui lui donnent de fausses informations sur le comte.
Villefort brise la glace face à ses malheurs
A la suite de ce dîner lugubre dans la maison hantée, Madame Danglars est bouleversée, elle convient avec Villefort de s’entretenir en privé. C’est alors que le procureur ouvre sa froide et rigide carapace devant son ancienne amante pour laisser échapper des émotions douloureuses qu’il tente de maîtriser tant bien que mal. Villefort nous montre alors un visage plus humain en dévoilant les remords qui le rongent d’avoir laissé son fils pour mort et de ne pas être parvenu à le retrouver.
Villefort va ensuite être confronté à un dilemme lorsque son père, Mr Noirtier, va s’opposer à son projet de marier sa fille Valentine avec le baron Franz d’Epinay en menaçant de la déshériter. Villefort décide de respecter la décision paternelle bien qu’elle aille à l’encontre de ses intérêts et encore plus de son épouse vénale car les volontés de son aîné lui sont aussi sacrées que la loi.
Puis, lorsqu’une série de morts suspectes frappe l’entourage de Villefort, les soupçons du médecin de la famille finissent par se porter sur Valentine dont l’héritage est favorisé par ces tristes évènements mais Villefort refuse de croire à cette hypothèse malgré certains faits troublants, il préfère mourir que d’endosser son rôle de procureur sur sa propre fille qu’il aime au-dessus de tout.
Cela rend le récit plus intéressant et plus réaliste d’avoir des personnages de méchants qui sont capables à la fois de froides cruautés à l’encontre de ceux qui ont le malheur de gêner leur ascension sociale tout en éprouvant des sentiments tendres et sincères pour leurs proches.
Danglars, un cynique ironique amusant
Danglars s’avère parfois un personnage plaisant à suivre car il assume au sein de son cercle proche ses instincts de froid calculateur et de profiteur tout en ne se gênant pas non plus pour relever celle des autres avec un ton moqueur. Sa franchise ironique attire ainsi ma sympathie.
Il y a notamment une conversation amusante qui se tient entre lui et sa fille Eugénie où ils devisent sans affects de leurs intérêts mutuels dans l’éventualité où Eugénie se marierait avec le prince Cavalcanti dont la fille du baron se contrefiche éperdument, préférant continuer sa vie de bohème avec son amie pour jouer de la musique ou au théâtre.
Eugénie se dit peu intéressée par les richesses et encore moins par le métier de banquier de son père jugé peu honorable mais celui-ci lui rappelle avec une douce ironie qu’elle ne méprise pas pour autant l’argent qu’il lui donne pour subvenir à ses besoins et qui est issu de son activité dénigrée.
Le père et la fille finissent par conclure un pacte d’intérêts convergents où chacun y trouvera son compte : le banquier bénéficiera des nouveaux capitaux apportés par son gendre et l’artiste pourra garder une certaine liberté. Il n’y a aucune trace d’amour filiale dans leurs échanges, ce sont de simples échanges entre associés.Plus tard dans le récit, lorsque le baron sera ruiné et prêt à prendre la fuite, il écrira une lettre à sa femme dont le ton ironique et mordant est très plaisant à lire. Danglars règle ainsi ses comptes avec sa femme qui l’a toujours méprisé pour son manque de prestance en bonne société, il lui décrit sans scrupules l’étendue de leur ruine subite et totale en se moquant de son épouse avec une effronterie masquée par des formules de politesse.
Le baron joue à fond son rôle de grossier personnage que la baronne lui a toujours reproché et il ne se gêne pas pour mettre le nez de sa digne épouse hautaine dans ses propres bassesses. Celle-ci se voit d’ailleurs lâchement abandonné par son amant, tout autant froid et opportuniste que la famille Danglars.
Le jugement de Dieu
Alors que le comte est en train de déployer sa vengeance survient par surprise un ancien personnage, il s’agit de l’aubergiste Caderousse qui a été témoin de la trahison d’Edmond Dantès par ses anciens amis et qui le lui a révélé sous les traits de l’abbé Busoni. Nous apprenons ainsi qu’après avoir empoché le diamant en récompense de ses confidences, Caderousse a ensuite assassiné par cupidité le marchand qui le lui a acheté puis sa femme afin de garder tout l’argent pour lui.
L’aubergiste fut finalement arrêté puis condamné au bagne où il rencontra le fils illégitime de Villefort, alias le prince Cavalcanti. Ensemble, ils s’évadèrent grâce à l’intervention secrète de Monte Cristo puis ils se séparèrent. Mais Caderousse a retrouvé la trace de son ancien compagnon de bagne, désormais devenu riche, et il souhaite tirer profit de cette situation.
Pour se débarrasser de lui, Cavalcanti le pousse dans un piège en l’incitant à cambrioler la demeure du comte après avoir prévenu celui-ci dans l’espoir que Caderousse soit arrêté. Mais Monte Cristo laisse repartir l’aubergiste après l’avoir surpris en flagrant délit car il a observé la présence de Cavalcanti à l’extérieur dans la pénombre et il décide de faire appel au jugement de Dieu pour décider du sort de l’ancien bagnard qui avait eu de multiples chances de se racheter mais qui a persévéré dans le banditisme.
Finalement, Caderousse est mortellement blessé par son ancien complice qui ne veut pas courir le risque d’être démasqué. Monte Cristo a observé la scène sans intervenir, comme un simple spectateur de la soi-disante justice divine puis il recueille chez lui le bandit agonisant.
C’est alors que le comte décide de révéler à Caderousse sa véritable identité après avoir tenu un discours mystique sur la Providence ; il interprète ainsi ce retournement de situation comme une preuve de la justice de Dieu car lui, Edmond Dantès, qui a terriblement souffert est désormais immensément riche et puissant tandis que Caderousse est puni pour ses méfaits et ses ennemis qui l’ont dénoncé en paieront bientôt le prix.
Les anciens alliés désunis
De manière insidieuse, Monte Cristo monte Danglars contre Morcerf en lui conseillant de se renseigner sur son passé trouble de militaire à l’étranger afin d’éclaircir les soupçons qui pèse sur le père de son potentiel futur gendre. En parallèle, le comte met en valeur le faux prince Cavalcanti afin que Danglars le considère comme un potentiel parti plus intéressant pour sa fille et donc pour lui.
Après enquête, Danglars obtient des informations compromettantes sur Morcerf qui aurait trahi un ancien allié en échange d’une forte récompense de son ennemi. Danglars décide de laisser fuiter ces faits accablants dans la presse en restant vague sur l’identité du coupable puis il s’appuie sur l’émoi provoqué par ces révélations afin de retarder la décision de marier sa fille avec Albert de Morcerf.
Le Comte de Morcerf est profondément humilié par cet affront du baron qui se dérobe lâchement à son engagement oral mais il est obligé de se contenir pour ne pas attirer davantage l’attention sur lui. En revanche, son fils Albert de Morcerf ne peut supporter l’insulte portée contre son père ; il exige un démenti formel du journaliste qui a publié la nouvelle mais celui-ci refuse en arguant qu’il a pu vérifier la véracité de ces faits.
Albert de Morcerf cherche alors à savoir qui a informé le journaliste et il finit par découvrir que c’est Monte Cristo qui a incité Danglars à le faire. Il est abasourdi par cette découverte car il pensait que le comte était son ami. Furieux, il provoque Monte Cristo en duel devant témoins pour laver l’honneur de son père et Monte Cristo accepte d’un ton froid et implacable sans aucune marque de surprise, cela faisait partie de son plan.
Les masques tombent à la Nuit des anciens amants
S’ensuit un des passages les plus émouvants du roman comme à chaque fois que Edmond et Mercédès se retrouvent car leur histoire commune est une grande tragédie d’un amour volé, trahi et rendu impossible. On retrouve alors la puissance des émotions ressentis par Edmond Dantès comme lorsqu’il était en prison.
Mercédès se rend chez le comte dans la nuit après avoir appris son duel prévu contre son fils le lendemain matin. Aussitôt, elle se jette à ses pieds en l’appelant par son vrai nom pour le supplier d’épargner son fils. Monte Cristo est bouleversé d’entendre son nom de la bouche de l’amour de sa vie, son masque d’impassibilité vol en éclats sans plus retenir ses émotions longtemps refoulées. Mercédès affirme l’avoir reconnu dès sa première rencontre mais sans comprendre son but ni ses intentions et elle lui demande des explications sur sa haine envers sa famille.
Edmond livre alors toute sa rancœur contre Fernand, toute la souffrance qu’il a endurée pendant ses quatorze années de captivité au sortir de laquelle il retrouva son père mort affamé et son ancienne fiancée mariée à celui qui l’a envoyé en prison : quel supplice !
Pour prouver les faits à Mercédès qui ignorait jusqu’alors la raison de l’incarcération de son bien aimé, Edmond lui montre la traitreuse lettre de dénonciation écrite par Danglars et Fernand. La comtesse est alors au comble du désespoir, elle qui apprend à la fois la perfidie de son mari et la souffrance de son amant de toujours mais Mercédès se cramponne à sa volonté de sauver son enfant chéri d’une mort certaine. Edmond fini par céder, par amour pour elle, touché par ses mots sincères de douleurs et de repentir, c’est très émouvant.
Puis, Edmond remet son masque imperturbable du comte de Monte Cristo pour préciser à la comtesse de Morcerf les conséquences de son renoncement à se venger : cela signifie sa mort car il a été provoqué en public et son honneur, sa dignité est en jeu. En effet, le comte a mis trop d’efforts à élaborer ses plans minutieux pour y renoncer paisiblement et il a trop souffert pour pouvoir supporter un nouvel affront si proche de son but.
Mercédès le remercie du fond du cœur et lui demande de garder espoir, elle le quitte heureuse d’avoir retrouvé le Edmond qu’elle a tant aimé tandis que Monte Cristo rumine pendant toute la nuit son échec alors qu’il était si près d’assouvir sa vengeance tant attendue, il devient alors fataliste en acceptant l’idée de mourir.
Duels
Le lendemain matin, il se rend sur le lieu du duel où il retrouve ses témoins et ceux d’Albert de Morcerf mais celui-ci se fait étrangement attendre. Le voici qui arrive au galop d’un air fortement troublé, il dépose pieds à terre puis demande aux témoins de se rapprocher afin qu’ils entendent et répètent autour d’eux sa déclaration au comte de Monte Cristo.
Sa mère lui a raconté tous les malheurs que le comte a subi à cause de son propre père et Albert présente ses excuses à Monte Cristo, il retire son injure et par là annule le duel : tous les deux sont sauvés. Monte Cristo qui s’apprêtait à mourir remercie alors intérieurement Mercédès pour sa bonté et le Ciel pour sa miséricorde.
De retour à la demeure familiale, Albert décide d’abandonner immédiatement tout ce qui le relie à son père : ses richesses, sa demeure et même jusqu’à son nom en prenant celui de sa mère. Celle-ci l’accompagne en quittant également ses richesses et le domicile conjugal pour retourner au lieu de ses origines, à Marseille. Le fils veut refaire sa vie dans des campagnes militaires à l’étranger pour laver le déshonneur paternel qui lui colle à la peau, la mère aspire au recueillement loin de l’agitation du monde dans un couvent.
En ce qui concerne le comte de Morcerf, sa honte se transforme rapidement en furieuse colère contre celui qui est à l’origine de son naufrage, il se rend alors au palais de Monte Cristo pour le provoquer en duel afin de réparer ce que son fils n’a pas voulu faire. Edmond lui révèle alors froidement son identité, Fernand est pétrifié par la vision de ce fantôme venu le hanter pour lui rendre des comptes. Pris de panique, il s’enfuit chez lui juste à temps pour apercevoir sa femme et son fils qui le quittent à jamais, sans même un regard pour lui. Alors, au comble de la honte et du désespoir, Fernand se suicide ; le premier des trois ennemis est tombé.
La loi du talion
Afin de se venger de Danglars à la hauteur de ce qu’il lui a fait subir, Monte Cristo réplique des scènes similaires à ce qu’il a vécu. Ainsi, une lettre retrouvée de manière soi-disant fortuite par Monte Cristo sur le corps sanguinolent de Caderousse dévoile le passé de bagnard du prince Cavalcanti alors que celui-ci s’apprête à se marier avec la fille du baron.
Les gendarmes font alors irruption en pleine cérémonie de mariage pour arrêter le futur époux comme dans le passé pour le pauvre Edmond Dantès ; le coup est cruel mais parfaitement orchestré. L’arrestation du faux prince Cavalcanti discrédite ainsi le baron Danglars et annihile son unique chance de renflouer ses caisses avec les capitaux de son gendre, il ne lui reste donc plus qu’à fuir.
Le deuxième ennemi de Dantès est tombé, désormais, c’est au tour du dernier et du plus impitoyable : Villefort.
Le procureur est déjà blessé dans sa chair et dans son cœur en raison des morts par empoisonnement qui touchent son entourage et dont la dernière victime est sa tendre fille Valentine. Il décide alors de se saisir du procès du faux prince Cavalcanti meurtrier et ancien bagnard pour se plonger corps et âme dans cette affaire afin d’éloigner la douleur qui l’accable et de repousser la terrible décision qu’il doit prendre concernant le coupable des empoisonnements qu’il a fini par démasquer.
Il s’agit de Mme de Villefort, aveuglée par l’appât du gain de l’héritage de sa belle-famille et voulant tout accaparer pour son fils unique. Villefort s’avère implacable dans sa résolution de punir l’assassin de sa fille, même envers sa propre épouse, il l’enferme dans sa chambre en lui laissant le choix entre le poison ou le déshonneur d’un procès qui aboutira à l’échafaud puis il s’en va plaider contre Cavalcanti.
Après avoir condamné sa femme, le procureur instruit à charge, sans le savoir, son fils mais ce dernier a été informé de sa secrète ascendance par le comte de Monte Cristo et il révèle tout devant un public abasourdi. Villefort est glacé d’effroi, les détails fournis par Cavalcanti le convainquent qu’il est bien son fils, il est terrassé. Alors, le procureur reconnait ses torts devant l’audience médusée par ce retournement de situation puis il quitte le tribunal, vaincu. Aussitôt, il pense à sa pauvre femme qu’il a dédaigneusement condamné alors que lui-même est coupable de crimes, il se dépêche alors de la retrouver afin de la délivrer puis de fuir ensemble. Monte Cristo a appliqué la loi du talion à ses ennemis, dénonciation pour dénonciation et procès pour procès.
Le châtiment dépasse son auteur
Villefort arrive trop tard à son domicile, l’irréparable a été commis : son épouse a bu son propre poison et, comble de malheur, elle a emporté son fils dans son voyage dans l’au-delà. Le procureur tombe à genoux et devient ivre de douleur, cette succession de terribles malheurs le rendent fou et désespéré. Le récit a pris une tournure macabre, glauque, c’en est trop de cette vengeance sordide qui a dépassé les limites acceptables de la légitime vengeance en frappant un innocent.
Villefort croise en sortant de la chambre l’abbé Busoni qui le scrute d’un regard attentif et sévère, le procureur prend alors conscience que ce personnage est apparu dans son entourage en même temps que le début des malheurs qui frappent sa famille. Il le questionne sur la raison de sa présence, Monte Cristo en déduit à la mine défaite de son ennemi que la révélation de son fils à son procès a eu lieu et qu’il est désormais vengé donc il dévoile sa réelle identité et son projet de vengeance en appliquant la loi du talion.
Villefort a été tellement choqué par cette succession de tragédies qu’il est à peine surpris par cette nouvelle révélation, il saisit alors la main de son juge et bourreau pour l’emmener dans la chambre afin de lui montrer les corps gisants de sa femme et de son fils puis il lui demande d’un ton glacial s’il est désormais bien vengé. Monte Cristo est pétrifié à la vue du corps inerte du jeune enfant, il perd pied en constatant avec horreur que son piège savamment orchestré lui a largement échappé.
Le comte tente désespérément de ranimer le pauvre enfant mais il est trop tard, sa vengeance lui a échappé, il est temps qu’elle cesse et qu’il s’en aille. Monte Cristo a désormais un goût amer dans la bouche, il a terrassé ses trois ennemis mais l’écœurement l’envahit, il a besoin de quitter Paris, de retrouver le soleil de sa jeunesse à Marseille.
Le chapitre de la vengeance est clos, il est temps désormais de conclure.
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